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pianiste, saxophoniste, claveciniste [ECM] [Post-Bop] [Mainstream]
Keith Jarrett (né le 08/05/1945 à Allentown, Pennsylvanie) est un pianiste et compositeur américain, d'origine hongroise / Irlandaise.
Il commence l'étude du piano dès l'âge de trois ans et montre vite des aptitudes exceptionnelles. Il donne son premier concert à sept ans et un récital de ses propres compositions à dix-sept.
Il se passionne pour le jazz, et crée son premier trio durant ses études à la Berklee School of Music de Boston.
En 1965, il enregistre avec Don Jacoby and the College all Stars à New York, puis avec les Jazz Messengers d’Art Blakey ("Buttercorn lady", 1966).
Puis il intègre le groupe du saxophoniste Charles Lloyd (avec Jack DeJohnette, Cecil McBee, Ron McClure), où l'originalité et la qualité de son jeu sont très remarquées, au point qu'il vole la vedette au leader du groupe.
Grâce à son style, entre Gospel-jazz et Avant-garde, il obtient rapidement une renommée mondiale. De 1967 à 1969 il enregistre comme leader ("Life Between The Exit Signs" en 1967, et "Restoration Ruin" en 1968), avant de rejoindre le groupe de Miles Davis.
Malgré sa préférence pour l'acoustique, Jarrett accepte lors de son passage chez Miles, d'échanger son piano à queue contre orgue et piano électriques, prenant la suite du clavieriste Chick Corea. Il aprticipera à quatre albums de Miles : "Live at the Fillmore East", "The Cellar Door Sessions", "Live-Evil", et "Get up with It".
Parallèlement, Keith Jarrett poursuit ses performances en tant que leader. A son trio avec le contrebassiste Charlie Haden et le batteur Paul Motian, vient s'adjoindre le saxophoniste Dewey Redman. Le groupe ainsi formé, "The American Quartet", opère une fusion originale entre jazz free, post-bop, et musique gospel. Jarrett y joue principalement du piano, mais on le retrouve également au saxophone et aux percussions.
Puis il crée en 1974 son "European Quartet", avec le saxophoniste Jan Garbarek, le bassiste Palle Danielsson, et le batteur Jon Christensen. Le style est proche de celui de l'Américan Quartet, mais s'y ajoute l'influence de la musique européenne. Les enregistrements de ce groupe vont façonner le son ECM, avec des albums comme "Belonging" (1974), "Personal Mountains" (1979), "My Song" (1978), ou "Nude Ants" (1979).
Les années 1970 sont aussi celles de ses célèbres enregistrements en solo pour ECM. L'album en studio "Facing You" (1971) est le premier de la série, mais ce sont surtout ses concerts, entièrement improvisés, qui vont construire le mythe Keith Jarrett. Son "Köln Concert" (1975) reste le plus mémorable pour beaucoup, et devient à ce titre l'album de piano le plus vendu au monde.
Keith Jarrett continue aujourd'hui encore ses concerts en solo, et les albums qui s'ensuivent sont souvent baptisés d'après leurs lieux d'enregistrement : "Paris Concert" (1988), "Vienna Concert" (1991, le meilleur d'après le pianiste), "La Scala" (1995), ou "The Carnegie Hall Concert" (2005).
En 1983, en trio avec le bassiste Gary Peacock et le batteur Jack DeJohnette, Keith Jarrett enregistre un album de standard jazz, nommé tout simplement "Standards, Volume 1". Dans la foulée paraissent "Standards, Volume 2" et "Changes". Ces disques font bientôt du "Standards Trio" une icône du jazz post-bop, et sont suivis de 13 albums "live" chez ECM, avec comme point commun l'improvisation collective sur des thèmes connus.
Ce trio est l'un des rares à être commercialement rentable sur le long terme en restant fidèle au jazz 'académique' (c'est à dire sans céder au jazz 'commercial' comme le smooth). Leur dernier album live est "Up for It - Live in Juan-les-Pins" (juillet 2002) et ils continuent en 2007-2008 à donner de nombreux concerts dans le monder entier.
A l'instar de Glenn Gould, Thelonious Monk, et Oscar Peterson, Keith Jarrett est connu pour les vocalisations particulières dont il accompagne ses performances, et qu'on entend comme un bruit de fond dans de nombreux enregistrements. Il est également très mobile pendant qu'il joue, comme si tout son corps improvisait en même temps que ses mains.
Sa personnalité, par contre ne fait pas l'unanimité. Il est prompt à critiquer les organisateurs des concerts, les autres musiciens, et même le public.
Par exemple, il a interrompu un concert à Paris (Salle Pleyel), en octobre 2006, parce-qu'il ne supportait pas d'entendre les spectateurs tousser. En juillet 2007, lors d'un concert au Umbria Jazz Festival (Perugia, Italie), il prend le micro pour insulter ouvertement les photographes amateurs du public, et menace de quitter séance tenante "cette satanée ville" (!)
Dans un autre registre, on retient son commentaire au sujet du trompettiste Wynton Marsalis : "il n'est pas plus jazzy qu'est sportif un conducteur de BMW." (!)
A l'exception de sa période de collaboration avec Miles Davis, Keith Jarrett est toujours resté fidèle à l'instrumentation acoustique.
Il est également célèbre pour ses enregistrements d'oeuvres de Bach, Mozart et Handel, et pour ses propres compositions classiques. Il a d'ailleurs reçu en 2004 le Léonie Sonning Music Award, prix réservé aux musiciens classiques, qu'un seul autre "jazzman" avait reçu avant lui : Miles Davis.
Crédit : photo par Jacky Lepage, www.jackylepage.com.
The Koln Concert, Part II A, Keith Jarrett
[album : The Koln Concert]
Repères discographiques
- Swinging Big Sound, (Don Jacoby and the College All-Stars), 1962- Buttercorn Lady, (Art Blakey and the New Jazz Messengers), 1966.
- Dream Weaver, (Charles Lloyd Quartet), 1966.
- The Flowering of the Original Charles Lloyd Quartet Recorded in Concert, (Charles Lloyd Quartet), 1966.
- Charles Lloyd in Europe, (Charles Lloyd Quartet), 1966
- Forest Flower: Charles Lloyd at Monterey, (Charles Lloyd), 1967
- Love-In, (Charles Lloyd Quartet), 1967
- Charles Lloyd in the Soviet Union, (Charles Lloyd), 1967
- Life Between the Exit Signs, 1967, (Vortex)
- Restoration Ruins, 1968.
- Somewhere before, 1968.
- Facing You, 1971, (ECM)
- El Juicio (The Judgement), 1972
- Solo Concerts: Bremen and Lausanne [live], 1973, (ECM)
- In the Light, 1973.
- Luminessence, 1974.
- Treasure Island, 1974, (Impulse!)
- Belonging, 1974, (ECM)
- Backhand, 1974, (Impulse!)
- The Köln Concert [live], 1975, (ECM)
- Shades, 1975, (Impulse!)
- The Survivor's Suite, 1976, (ECM)
- My Song, 1977, (ECM)
- Nude Ants [live], 1979, (ECM)
- Celestial Hawk (1981)
- Works by Lou Harrison, 1989, (New World)
- Tribute [live], 1989, (ECM)
- Bye Bye Blackbird, 1991, (ECM)
- Tokyo '96 [live], 1998, (ECM)
- Whisper Not [live], 2000, (ECM)
- La Scala [2000] [live], 2000, (ECM)
- Inside Out [live], 2001, (ECM)
- Up for It: Live in Juan-Les-Pins [live], 2003: (ECM)
- Radiance [live], 2005, (ECM)
- Carnegie Hall [live], 2006, (ECM)
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